En effet, comme c’est agréable. Glisser lentement au fil de l’eau. On ne risque pas le burn out. Remarquez, c’est vrai parce qu »on a pas le temps !
Exemple vécu de la vie d’un entrepreneur fluvial. J’ai 2 contrats à respecter.
1 chargement de calcaire à Landelies à destination de Tessenderlo. Le client attend impérativement sa marchandise mardi prochain au matin. Le chargement est prévu vendredi mais je suis à l’avance. La carrière veut bien me charger jeudi. Super on aura notre week end !
2 Chargement jeudi prochain à Andenne des pièces indivisibles 32 m de long sur 7.40 m de large pour 120 tonnes. Arrivée impérative vendredi soir à Gosselies parce que le canal sera fermé 15 jours pour travaux d’entretien. Mes pièces sont destinées à ce chantier.
Impeccable sauf qu’ une pollution est détectée sur la Basse Sambre mardi soir. Arrêt de navigation. J’arrive mercredi après midi et constate effectivement une pollution à l’amont de l’écluse. J’imaginais la marée noire de l’Amocco Cadiz. Heureusement on en est loin. La protection civile est venue, a disposé des barrages flottants et est repartie. La police de l’environnement diligente l’enquête. En attendant la navigation est à l’arrêt. Il ne faudrait pas que cela dure sinon tout mon planning sera mis à mal et mes clients ne sauront pas être servi. Çà, je déteste surtout si ce n’est pas pour une raison valable ! Et ce jeudi, je trouve que ce n’en est plus une !!! A 09.00 toujours personne à l’oeuvre. Les responsables du SPW m’affirment avoir fait le nécessaire pour régler le problème mais ils ne sont pas présents sur les lieux. A 11.00 la société de dépollution arrive. Le responsable comprend tout de suite l’ampleur du désastre pour les bateliers à l’arrêt forcé. La pollution a été circonscrite grâce aux barrages mis en place par la protection civile. Ce qui flotte encore en amont de l’écluse est insignifiant et la navigation devrait donc pouvoir être autorisée. Cette personne RESPONSABLE a pris l’initiative de téléphoner à la direction et OOH miracle nous sommes à nouveau autorisés à naviguer. Ça va donc d’aller comme on dit à Charleroi. Je pourrai charger vendredi, je devrai naviguer du week end mas ce n’est pas grave. Nous sommes indépendants. Nous savions à quoi nous nous engagions en embrassant la profession de bateliers.
Comme c’est agréable et reposant cette vie au fil de l’eau….